L'hiver est encore là et l'hibernation est synonyme de création pour moi. Bon je ne vous cache pas que je préfère dessiner, peindre, découper, coller, l'été avec une chaleur minimale de 22° au bord d'une piscine !
Qu'est ce que la création d'un motif ou d'une illustration ? Comment s'y prend-on ?
D'abord il y a le temps de la recherche. Il faut rechercher les tendances que ce soit de couleurs, de visuels. Il faut chercher l'inspiration dans d'autres domaines de la création comme le design de mobilier, la décoration. Il faut feuilleter les magazines en tous genres, du jardin à la gastronomie. Bref il faut ouvrir son esprit et se mettre en alerte.
Ensuite, on rassemble ses idées, on crée un moodboard par exemple, on pioche dans Pinterest, on copie/colle des images qui marquent le regard.
Et puis on s'y met ! Oui, il faut tâter du cambouis, mettre la main dans la matière, toucher, mélanger, essayer, se louper et recommencer...
Vous comprendrez donc que le processus de création est loooooong !
Je vais illustrer tout cela par un exemple qui pourrait paraitre tellement simple d'un premier abord et qui pourtant, si on veut être original, demande du temps.
Je suis les tendances et cet été je note entre autres le grand retour de la rayure marinière. Donc pourquoi faire compliqué quand on peut faire super simple ? Je pense que vous ne seriez pas là si je ne proposais pas cette dose d'originalité qui fait que La Modette existe.
Je commence donc par explorer le net pour avoir une idée de ce qui se fait, encore une fois, pas plus simple que la rayure...
On a donc des superpositions, des rayures cassées qui sont en fait des mains qui cherchent à se toucher, des rayures classiques, des larges, des lainages, de la peinture avec ses coulures...
A moi maintenant d'étudier la rayure, je prends pour cela différents crayons, de l'aquarelle, des feuilles de papiers différents pour créer des effets de matière. Je dessine donc des rayures régulières ou non, épaisses ou espacées, découpées et collées.
C'est cette phase qui est pour moi la plus intéressante parce qu'on se laisse aller, sans peur de mal faire, et puis c'est quoi mal faire ? De toute façon je ne prétends pas être une "artiste" ni une "graphiste" ni une "illustratrice", je veux juste faire ressentir autant d'émotions à travers mes motifs que j'en ai à les créer.
Voilà donc un petit aperçu de ce qui est né de ces quelques heures récréatives !
C'est bien joli de s'amuser, mais maintenant il faut passer à l'étape de la transformation pour créer un motif original final !
On peut aussi très bien créer des motifs prêts à l'emploi, à l'échelle, comme autrefois avant l'existence de ce fabuleux outil appelé ordinateur et ses petits lutins mieux connus sous le nom de logiciels.
Alors après avoir scanné mes essais, je fais une sélection et cette fois mon dévolu est tombé sur mes rayures en aquarelle.
Voici un peu les manipulations, rapidement pour ne pas vous encombrer d'informations rébarbatives mais pour comprendre le processus.
J'ai mon dessin à l'écran sous Photoshop (évidemment je paie une licence d'utilisation !).
Je vais sélectionner une partie seulement de celui-ci puis je vais faire en sorte qu'il soit régulier.
Une fois que tout est symétrique et bien ajusté, je vérifie que le motif se répète bien.
Vient maintenant la partie la plus fun, je passe sous Illustrator. Là je fais ce que l'on appelle une vectorisation de mon image, ce qui va me permettre de travailler des points et des zones du dessin de manière autonomes. Je vais donc créer des objets de ce dessin, les traits peuvent rester à l'identique, les zones de couleurs aussi, mais justement l'idée est de proposer des rayures un peu plus originales.
Alors hop, vectorisation !
Une fois tous mes tracés différenciés, je peux m'attaquer à la couleur (oui entre temps j'ai passé le dessin en nuances de gris pour partir sur une base sobre).
Je choisis donc la palette avec laquelle je vais travailler pour mes motifs été 2015, je teste.
Vous voyez que mes lignes ne sont plus aussi régulières, j'ai choisi de prendre trois couleurs pour travailler ces rayures et selon les zones les nuances de gris sont remplacées par les trois couleurs, fabuleux non ?!
Ensuite, il me reste à vérifier que le motif se répète toujours correctement, qu'il n'y a pas de cassures, de blancs, de raccords mal faits et que sur une surface équivalente à une feuille A4, par exemple, ce motif rend bien quelque-chose !
Cela semble bien fonctionner non ?
Depuis trois mois déjà, je conserve un échantillon de mes rayures dans les nuances de kaki, gris et noir. Ainsi vous pouvez même voir ce que donne mon motif original sur tissu ;)
J'espère que ces explications vous auront montré combien il peut être facile de faire une rayure mais combien il est plus compliqué de chercher à créer de l'originalité, à sortir des sentiers battus tout en collant à une demande, une tendance. Et puis il est essentiel de trouver le moyen de se différencier tout en gardant un certain amusement dans le processus créatif afin d'aboutir à une "création originale".
Pour en savoir plus aussi sur mon parcours, écoutez l'interview en podcast menée par Claire du blog "
L'Atelier du second".
A bientôt pour la découverte de la nouvelle collection, keep in touch, inscrivez-vous à la neswletter pour connaître les prochaines dates de pré-vente et les bonnes nouvelles à venir !